Parce que la crise du Covid-19 met en lumière la fragilité de nos systèmes alimentaires, économiques et politiques.

Qu’elle annonce d’autres crises, sanitaires mais aussi sociales, climatiques et politiques.

Qu’elle nous invite à se mettre en relation, à partager nos expériences et nos réflexions, à construire les réseaux et les alternatives, au niveau local et international.

Qu’elle nous invite à se préparer pour mieux affronter la prochaine crise et cela de manière solidaire.

Les forums “Systèmes alimentaires territorialisés” reposent sur  une réflexion commune et des échanges sur les systèmes alimentaires territorialisés. L’approche « système alimentaire » suppose une concertation entre les diverses familles d’acteurs qui s’intéressent aux questions alimentaires  pour définir conjointement un « avenir alimentaire souhaitable » pour leur territoire. Par rapport aux approches classiques sur l’alimentation, elle renouvelle le discours et les pratiques en considérant le fait alimentaire dans toute sa complexité, liant des enjeux multiples : préservation de l’environnement, accès de tous à une alimentation saine, santé publique, développement territorial, emploi, nouveaux modèles d’urbanisme… Elle reconnaît également le rôle éminent de l’action locale, qu’il s’agisse de la société civile ou des représentations politiques, pour organiser des chaînes alimentaires durables et justes, mais aussi efficaces et résilientes.

En France, le concept de système alimentaire a été théorisé puis mis en œuvre par l’action de la société civile, relayée par les pouvoirs publics en 2014. Il est désormais largement diffusé, notamment par l’élaboration de Projets Alimentaires Territoriaux à tous les échelons de gouvernance. Il inspire les positions des collectivités françaises dans leurs réseaux internationaux, comme l’ORU / FOGAR.

Le Brésil a mis en œuvre depuis le début des années 2000 des politiques nationales et locales qui illustrent cette approche. Après des succès notables, notamment dans la lutte contre la faim et la promotion de l’achat public local, celles-ci sont progressivement démantelées à l’échelle centrale, alors que les collectivités y restent attachées.

Au Burkina Faso, cette approche n’inspire pas encore les stratégies de la société civile ni celles des collectivités. Un enjeu essentiel du forum sera donc de la présenter, à la fois sur ses fondements théoriques, mais aussi et surtout sur les conséquences pratiques qui peuvent en être tirées pour l’action économique, politique, sociale, environnementale.